Il faut préciser ce que signifie la séquence de la vache retenue dans le teaser du film « Recettes pour un monde meilleur » de @benoitbringer présenté par l’émission « @lemondeenface. On me voit dessiner un Bovin devant un groupe de cuisiniers , cuisinières, diététiciennes travaillant en restauration scolaire.
Dans ces formations de cuisine « alternative », je ne viens pas accuser la viande . Mais regarder, à un moment et avec les participants, le bilan nourricier désastreux des processus industriels qui consistent à produire du maïs et des protéagineux, pour les donner à des herbivores qui n’en ont pas besoin. Et au passage nourrir 12 fois moins de personnes (18000 repas protéines végétales VS 1500 repas protéines animales viande-produits laitiers). En été, nous verrons, partout en France, en période de sécheresse, des champs de maïs subventionnés, arrosés en pompant les ressources communes d’eau potable.
Pourquoi? Pour prétendre produire de la viande et du lait « pas cher », par des éleveurs étranglés, pour des populations (nous) qui ne mangent pas assez, de fibres, de légumineuses ou de céréales complètes, ces végétaux recommandés par les programmes de santé publique. Des aliments qui peuvent composer des repas très économiques, même en bio.
Nous avons besoin de reconquérir une diversité alimentaire en APPRENANT A CUISINER efficacement des produits bruts, des repas valorisant beaucoup plus largement les produits végétaux. Des plats simples et bons, sans gaspillages ni strass gastronomique, qui rendent la qualité accessible comme dans ces cantines engagées. Des repas nourriciers, issus de systèmes qualitatifs locaux, autonomes, qui protègent notre santé durablement… et cet argument pèse lourd en période de crise sanitaire.
Nous avons besoin de redonner aux viandes, rouges ou blanches, leur caractère d’aliments exceptionnels, et non banalisés, issues de vies animales qu’il nous faut honorer par une cuisine juste et respectueuse.
Nous avons besoin de soutenir les élevages paysans en systèmes herbagers et plein air, absolument nécessaires et complémentaires à l’agriculture. Des élevages bio pour la simple raison que l’animal concentre pour nous les résidus de pesticides dans ses graisses. De manger moins de viande et de produits laitiers pour en manger mieux, en les payant au prix juste, et nécessairement élevé, le prix de la Vie et de la santé.
Nous avons besoin d’arrêter la démagogie du prix bas qui condamne les plus vulnérables aux pires nourritures et d’ouvrir les yeux sur l’indécence des élevages industriels, des produits ultra-transformés, des centrales d’achat des grands distributeurs.
Nous avons besoin de redécouvrir ensemble les trésors alimentaires les plus économiques, tels que les légumineuses, qui nourrissent durablement l’humanité depuis la naissance des sociétés sédentaires. Et qu’on a oublié dans le monde de la profusion et de la consommation mondialisée.
Quel meilleur endroit que les cantines pour retrouver, pour tous, le sens et la valeur des nourritures? Et d’honorer, enfin les personnes qui y travaillent pour leur rôle -éducatif, économique, social, sanitaire, des responsabilités autrement plus lourdes que celles des « grands » chefs. N’est-ce pas la meilleur façon d’encourager ces personnels à reconquérir le sens de leur métier, et de remotiver chez eux la fierté et l’envie de revenir à des produits bruts, de qualité, et à des cuisines maison?
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